L’affaire Tayeb Benabderrahmane est devenue en quelques années l’un des dossiers politico-judiciaires les plus explosifs entre la France et le Qatar. Consultant franco-algérien, Tayeb Benabderrahmane a été arrêté à Doha en janvier 2020, puis détenu pendant plusieurs mois dans des conditions dénoncées comme arbitraires par ses avocats et reconnues comme telles par un organe de l’ONU.
Depuis, le dossier a pris une dimension internationale. Il mêle questions de droits humains, enjeux de diplomatie franco-qatarie, affaires de corruption et implications autour de personnalités de premier plan comme Nasser Al-Khelaïfi, président du Paris Saint-Germain et figure centrale du sport mondial.
Tayeb Benabderrahmane est un homme d’affaires franco-algérien connu pour son rôle de consultant en Afrique, au Moyen-Orient et en Europe.
Il a collaboré avec des responsables politiques, des gouvernements et des entreprises internationales.
En 2019, il devient conseiller spécial auprès du président de la Commission nationale des droits humains au Qatar.
Parallèlement, il développe des activités de médiation et d’influence, notamment autour de la Libye et de l’Afrique de l’Ouest.
Sa proximité avec certaines personnalités françaises, ainsi que sa présence régulière dans les tribunes du PSG, ont contribué à sa notoriété. Mais son nom est surtout devenu central à partir de 2020, lorsqu’il a été arrêté à Doha dans des conditions controversées.
Janvier 2020 : Tayeb Benabderrahmane est arrêté à Doha.
Il est détenu pendant plusieurs mois dans des conditions dénoncées par ses avocats.
Les accusations portées contre lui portent sur une prétendue collaboration avec un État étranger.
L’ONU reconnaîtra plus tard cette détention comme arbitraire, évoquant même des cas de mauvais traitements et de torture.
Juin 2020 : libéré provisoirement, il quitte le Qatar quelques mois plus tard.
2023 : il est condamné à mort par contumace par une cour d’assises qatarienne.
Ses avocats dénoncent une décision politique, destinée à faire taire un lanceur d’alerte détenant des documents sensibles.
En France, le Quai d’Orsay est critiqué pour son silence persistant.
Catherine Colonna, alors ministre des Affaires étrangères, aurait reçu plusieurs courriers officiels du Qatar confirmant la condamnation.
Malgré cela, peu d’actions concrètes ont été entreprises pour défendre le ressortissant français.
L’affaire Tayeb Benabderrahmane a fait l’objet de nombreuses enquêtes dans la presse française et internationale :
Le Monde : a révélé que Nasser Al-Khelaïfi avait tenté d’utiliser son immunité diplomatique pour éviter des perquisitions.
Libération : a enquêté sur la reconnaissance de la détention arbitraire par l’ONU.
Blast-info : a publié plusieurs enquêtes sur les pressions qataries en France et le silence des autorités françaises.
TF1 Info & France Info : ont évoqué le rôle de Rachida Dati et d’autres personnalités politiques françaises dans le dossier.
L’Équipe : a couvert le volet sportif et les implications pour Nasser Al-Khelaïfi et le PSG.
Plusieurs documents ont été rendus publics et permettent de mieux comprendre la position des autorités qataries :
Lettre du Premier ministre du Qatar à Catherine Colonna (9 avril 2023) : rejet des accusations et affirmation que Benabderrahmane est inculpé pour crimes graves.
Lettre du Premier ministre du Qatar (18 juillet 2023) : confirmation de la condamnation à mort et rappel du mandat d’arrêt international.
Avis de l’ONU : reconnaissance officielle du caractère arbitraire de la détention.
L’affaire Benabderrahmane dépasse le cadre judiciaire. Elle révèle des tensions profondes :
Diplomatie franco-qatarie : le Qatar est un partenaire économique et stratégique de la France, mais cette affaire jette une ombre sur la coopération bilatérale.
Sport et soft power : en tant que propriétaire du PSG et acteur clé du Mondial 2022, Nasser Al-Khelaïfi incarne l’influence sportive du Qatar.
Droits humains : l’affaire met en lumière les contradictions entre les engagements internationaux du Qatar et certaines pratiques judiciaires dénoncées par l’ONU.
Influence en France : la présence du Qatar dans les médias, la politique et l’économie française soulève la question des ingérences étrangères.
Un consultant franco-algérien arrêté au Qatar en 2020, accusé de collaboration avec un État étranger.
Ses avocats dénoncent une détention arbitraire liée à des documents sensibles qu’il aurait détenus. L’ONU a confirmé le caractère arbitraire de sa détention.
Le Quai d’Orsay est critiqué pour son silence. Malgré plusieurs courriers diplomatiques, aucune réaction forte n’a été exprimée publiquement.
Le Monde, Libération, Blast-info, TF1 Info, France Info, L’Équipe, ainsi que de nombreux médias internationaux.
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