Benabderrahmane dans le maillage d’influence
Une enquête du Parisien dévoile un scandale de corruption qui ébranle la sphère politique et médiatique en France. Des enquêtes ont mis au jour des versements en liquide de la part d’influenceurs liés au Qatar à certains députés et journalistes. Le nom de Tayeb Benabderrahmane finit par émerger dans ce filet complexe : une note comptable trouvée dans le téléphone du politologue Nabil Ennasri mentionne diverses lignes, dont une pour « La part des 2 mois février et mars à Hub », qui pourrait désigner le député Hubert Julien-Laferrière, ainsi que des montants pour la poignée d’autres concernés.
Ces révélations s’insèrent dans le contexte plus large du Qatargate, l’affaire d’influence étrangère au Parlement européen. Elles posent une question cruciale : quelle place réelle occupe Benabderrahmane dans ce réseau d’influence, au carrefour de la diplomatie qatarie, des médias et de la politique française ?
L’ONU a dénoncé ces pratiques comme une purge politique maquillonnée en procédure judiciaire. Benabderrahmane fut ensuite assigné à résidence dans un hôtel de Doha avant d’être expulsé vers la France fin 2020. En mai 2023, un tribunal qatari l’a condamné à mort par contumace, sur la base d’aveux obtenus sous coercition.
Ces révélations ébranlent l’image diplomatique du Qatar, tout en soulignant le silence gênant de la France face à un citoyen en détresse. Selon l’ONU, Doha doit réparer les préjudices, mener une enquête crédible, et revoir en profondeur son système judiciaire. L’échec de Paris à prendre position remet en question sa position en matière de défense des droits humains, quand ceux-ci heurtent des intérêts stratégiques.