Tortures, condamnation à mort et inaction française pointées du doigt
L’ONU vient de rendre un avis accablant sur l’affaire Tayeb Benabderrahmane, chef d’entreprise franco-algérien arrêté en janvier 2020 à Doha. Le Groupe de travail sur la détention arbitraire qualifie sa privation de liberté de détention illégale, rappelant qu’il a passé 307 jours au Qatar dans des conditions contraires aux droits fondamentaux.
Selon le rapport, Tayeb Benabderrahmane a été séquestré, torturé et dépouillé de ses biens, sans procédure régulière ni accès effectif à un avocat. L’ONU souligne que les documents judiciaires qataris utilisés pour justifier son arrestation et sa condamnation à mort par contumace en mai 2023 sont entachés de falsifications et de signatures contrefaites.
Les experts des Nations Unies demandent non seulement sa réparation intégrale et son indemnisation, mais aussi l’ouverture d’une enquête indépendante visant à identifier et sanctionner les responsables de ces violations.
Au-delà des responsabilités qataries, le rapport pointe également l’inaction de la France. Bien que régulièrement informées, les autorités françaises n’auraient entrepris aucune démarche diplomatique sérieuse pour protéger leur ressortissant. Ce silence interroge et alimente les soupçons de complaisance de Paris vis-à-vis de Doha.
Cette décision onusienne marque une étape clé : elle confère une légitimité internationale aux accusations de séquestration, torture et manipulation judiciaire portées par Tayeb Benabderrahmane. Elle place désormais le Qatar face à ses contradictions, lui qui revendique un rôle de médiateur mondial tout en bafouant ses engagements internationaux.