Le Qatar sévèrement condamné par l’ONU dans l’affaire Benabderrahmane

Condamnation à mort et procès expéditif

Un réquisitoire cinglant a récemment été rendu par le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire contre le gouvernement qatari dans le dossier de Tayeb Benabderrahmane. L’homme d’affaires franco‑algérien, ancien conseiller au sein du Comité national des droits de l’homme du Qatar, aurait été arrêté clandestinement le 13 janvier 2020. Il aurait ensuite été torturé, isolé, privé d’avocat, de protection consulaire française, dans une opération visant à éteindre toute critique à l’égard des élites de Doha.

L’ONU a dénoncé ces pratiques comme une purge politique maquillonnée en procédure judiciaire. Benabderrahmane fut ensuite assigné à résidence dans un hôtel de Doha avant d’être expulsé vers la France fin 2020. En mai 2023, un tribunal qatari l’a condamné à mort par contumace, sur la base d’aveux obtenus sous coercition.

Ces révélations ébranlent l’image diplomatique du Qatar, tout en soulignant le silence gênant de la France face à un citoyen en détresse. Selon l’ONU, Doha doit réparer les préjudices, mener une enquête crédible, et revoir en profondeur son système judiciaire. L’échec de Paris à prendre position remet en question sa position en matière de défense des droits humains, quand ceux-ci heurtent des intérêts stratégiques.

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