Un conseiller stratégique au service des leaders
L’homme d’affaires franco-algérien Tayeb Benabderrahmane s’est imposé au fil des années comme une figure influente dans les cercles politiques et économiques, en France, en Afrique et au Moyen-Orient. Conseiller stratégique et communicateur aguerri, il a été mandaté en 2021 par Seif al-Islam Kadhafi, fils de l’ancien dirigeant libyen, pour défendre ses intérêts et accompagner son retour sur la scène politique et médiatique.
Proche de nombreux dirigeants africains, Benabderrahmane a organisé plusieurs rencontres de haut niveau, notamment entre le président du Conseil présidentiel libyen Mohamed al-Menfi et le président congolais Denis Sassou N’Guesso dans le cadre de l’Union africaine. Son parcours l’a aussi mené à occuper des fonctions de conseil auprès de personnalités au Niger et au Qatar, avant de se heurter à des conflits avec les autorités qataries autour de violations présumées des droits humains.
Fondateur du Club géopolitique en 2017, il a contribué à des réflexions et médiations sur des crises internationales en Afrique, au Moyen-Orient et dans le Golfe. Sa proximité avec certaines personnalités politiques françaises, ainsi que sa présence régulière dans les tribunes du PSG, témoignent de son rôle d’intermédiaire entre monde politique, diplomatique et économique.
Aujourd’hui, Tayeb Benabderrahmane incarne un acteur clé de la géopolitique contemporaine, dont l’influence s’étend du sport au lobbying politique, en passant par les droits humains et les médiations internationales.
L’ONU a dénoncé ces pratiques comme une purge politique maquillonnée en procédure judiciaire. Benabderrahmane fut ensuite assigné à résidence dans un hôtel de Doha avant d’être expulsé vers la France fin 2020. En mai 2023, un tribunal qatari l’a condamné à mort par contumace, sur la base d’aveux obtenus sous coercition.
Ces révélations ébranlent l’image diplomatique du Qatar, tout en soulignant le silence gênant de la France face à un citoyen en détresse. Selon l’ONU, Doha doit réparer les préjudices, mener une enquête crédible, et revoir en profondeur son système judiciaire. L’échec de Paris à prendre position remet en question sa position en matière de défense des droits humains, quand ceux-ci heurtent des intérêts stratégiques.