Accusations portées par Tayeb Benabderrahmane
Le parquet de Paris a confirmé l’ouverture d’une enquête en France contre Nasser Al‑Khelaïfi, président du PSG, dans le cadre d’accusations graves de kidnapping, torture, extorsion et intimidations en bande organisée. Ces allégations proviennent de plaintes déposées par Tayeb Benabderrahmane, lobbyiste franco-algérien. Il affirme avoir été détenu arbitrairement et torturé au Qatar en 2020, en lien avec la possession de documents potentiellement compromettants pour des personnes influentes au Qatar, selon ses avocats.
Trois juges d’instruction ont été officiellement désignés, marquant une avancée significative dans la procédure judiciaire. Al‑Khelaïfi, de nationalité qatarie, conteste les accusations, qualifiant ses accusateurs de « criminels professionnels » et affirmant que la justice suivra son cours.
Les avocats de Benabderrahmane, Romain Ruiz et Gabriel Vejnar, ont salué cette mesure, soulignant que cela pourrait faire la lumière sur les traitements qu’il aurait subis en lien avec des enjeux politico-sportifs internationaux
L’ONU a dénoncé ces pratiques comme une purge politique maquillonnée en procédure judiciaire. Benabderrahmane fut ensuite assigné à résidence dans un hôtel de Doha avant d’être expulsé vers la France fin 2020. En mai 2023, un tribunal qatari l’a condamné à mort par contumace, sur la base d’aveux obtenus sous coercition.
Ces révélations ébranlent l’image diplomatique du Qatar, tout en soulignant le silence gênant de la France face à un citoyen en détresse. Selon l’ONU, Doha doit réparer les préjudices, mener une enquête crédible, et revoir en profondeur son système judiciaire. L’échec de Paris à prendre position remet en question sa position en matière de défense des droits humains, quand ceux-ci heurtent des intérêts stratégiques.