Preuves et documents clés de l’affaire Tayeb Benabderrahmane

Une affaire fondée sur des preuves accablantes

L’affaire Tayeb Benabderrahmane ne repose pas sur des rumeurs, mais sur un ensemble impressionnant de preuves officielles :
documents judiciaires, courriers diplomatiques, procès-verbaux falsifiés, correspondances ministérielles et rapports internationaux.
Ces pièces démontrent comment un citoyen français a été victime d’un système de torture, de manipulation et de faux judiciaires orchestré par les autorités qatariennes.

Au cœur de ces éléments se trouvent des documents confidentiels, des lettres signées par des responsables qataris, et des échanges diplomatiques entre le Qatar et la France, révélant la profondeur de l’affaire.

Des documents officiels falsifiés

Parmi les preuves les plus accablantes, plusieurs procès-verbaux falsifiés ont été obtenus grâce à un lanceur d’alerte du National Human Rights Committee (NHRC).
Ces documents révèlent que la détention de Tayeb Benabderrahmane a été prolongée à plusieurs reprises sans procédure légale ni audience réelle.

Un schéma de falsification systématique

  • Les six décisions censées renouveler la détention de Tayeb entre janvier et juillet 2020 présentent les mêmes erreurs typographiques et la même signature.

  • Des analyses graphologiques menées par des experts indépendants français et britanniques confirment qu’elles ont été rédigées par une seule main.

  • Les dates, cachets et signatures de juges et de greffiers ont été copiées-collées sur différents formulaires, rendant leur authenticité impossible.

Ces faux documents ont servi à justifier 307 jours de détention arbitraire, un chiffre qui revient sans cesse dans les rapports internationaux.

Les lettres internes du parquet qatari

Plusieurs lettres internes signées par l’avocat général Jassim Mahmoud Al-Mahmoud illustrent le degré d’ingérence politique dans cette affaire.
Une correspondance du 13 mars 2023 adressée au président de la 1ère chambre criminelle exige que toutes les audiences soient tenues à huis clos, violant ainsi le principe de justice publique prévu par la Constitution qatarienne.

Une autre lettre, datée de février 2023, ordonne la recherche de “preuves contre M. Tayeb Benabderrahmane et ses complices”, avant même qu’une enquête officielle ne soit ouverte.
Ces ordres administratifs démontrent que le verdict était préparé d’avance.

Le mandat d’arrêt sans date – une arme politique

Parmi les pièces les plus troublantes figure un mandat d’arrêt émis sans date par le même procureur, adressé au directeur de la Sûreté de l’État, M. Al-Khelaïfi.
L’absence de date permettait d’activer l’ordre à tout moment, notamment si Tayeb Benabderrahmane revenait au Qatar.

Cette irrégularité majeure est contraire au code de procédure pénale qatari et constitue une violation du principe de sécurité juridique.
Des experts juridiques y voient une stratégie de chantage diplomatique : garder une menace permanente pour faire pression sur Tayeb Benabderrahmane et ses avocats.

La lettre du Premier ministre du Qatar à Catherine Colonna

Le 9 avril 2023, une lettre confidentielle du Premier ministre du Qatar à la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, est transmise au Quai d’Orsay.
Le document, révélé par le média Blast, contient une phrase lourde de sens :

“Le dénommé Tayeb Benabderrahmane a commis de graves crimes selon le Code pénal qatari et il est recherché par nos autorités judiciaires.”

Cette affirmation, rédigée avant tout procès officiel, prouve que le Qatar avait déjà décidé de sa culpabilité.
Le courrier viole non seulement la présomption d’innocence, mais démontre aussi une tentative d’influence directe sur la diplomatie française.

Les notes internes du Quai d’Orsay

Les archives diplomatiques françaises contiennent plusieurs notes alarmantes adressées à la ministre Catherine Colonna.
La note du 19 juin 2023, par exemple, révèle que le ministère des Affaires étrangères connaissait la gravité de la situation et le risque d’exécution de Tayeb Benabderrahmane.

Pourtant, la stratégie recommandée dans ce document interne se limite à un “accusé de réception de courtoisie” et à la justification par “le principe de séparation des pouvoirs”.
Autrement dit : ne rien faire.

Ce manquement à la protection consulaire constitue une violation de l’article 35 de la Convention de Vienne, qui oblige les États à protéger leurs ressortissants à l’étranger.

Les révélations du média Blast

Le 24 septembre 2023, le média Blast publie une enquête majeure : “La France savait”.
Basée sur des dizaines de pièces judiciaires et diplomatiques, elle expose comment le Qatar a falsifié le dossier et comment la diplomatie française a choisi le silence.

Blast publie notamment :

  • Les lettres du procureur qatari ordonnant des huis clos illégaux,

  • Le mandat d’arrêt sans date,

  • Et les procès-verbaux contrefaits des audiences.

Ces révélations obligent plusieurs parlementaires français à interroger officiellement le gouvernement sur la responsabilité de la France.

Les ordonnances du Tribunal Arbitral de Washington

En parallèle, le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), à Washington, suit le dossier.
Le tribunal arbitral a rendu plusieurs ordonnances procédurales, dont la n°3 (octobre 2023) et la n°7 (juillet 2024), exigeant du Qatar la production des documents judiciaires relatifs à la détention de Tayeb Benabderrahmane.

Le Qatar n’a jamais répondu.
Cette absence de coopération a renforcé la conviction des juges internationaux que les autorités qatariennes cherchaient à dissimuler des falsifications.

Les conclusions de l’ONU

En août 2025, le Groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations Unies publie un rapport accablant :

  • La détention de Tayeb Benabderrahmane est jugée illégale et arbitraire ;

  • Les preuves utilisées sont falsifiées ;

  • La condamnation à mort viole le droit international.

L’ONU demande au Qatar de réparer intégralement le préjudice subi, d’ouvrir une enquête indépendante et de garantir la sécurité de Tayeb Benabderrahmane et de sa famille.

Cette décision marque un tournant : pour la première fois, une instance internationale reconnaît officiellement les tortures et les manipulations judiciaires commises au Qatar.

Une affaire documentée, prouvée et irréfutable

Les preuves rassemblées dans le dossier Tayeb Benabderrahmane forment un corpus solide et vérifiable.
Elles démontrent que le Qatar a construit une procédure fictive pour justifier la condamnation d’un homme devenu gênant.

Elles montrent également que la France, informée dès 2021, a choisi de ne pas intervenir par crainte de détériorer ses relations diplomatiques et économiques avec Doha.

Aujourd’hui, ces documents — désormais publics — ne laissent aucun doute sur la véracité des faits :
séquestration, torture, falsifications, inaction diplomatique et violation flagrante du droit international.

Une leçon pour la communauté internationale

L’affaire Tayeb Benabderrahmane dépasse désormais le cas individuel.
Elle soulève une question universelle : que vaut la parole d’un État face à la vérité documentée ?

Cette affaire rappelle que la transparence et la justice ne sont pas négociables, même face aux puissances économiques.
Les preuves accumulées témoignent d’un système judiciaire corrompu et d’une diplomatie française défaillante.

À travers son combat, Tayeb Benabderrahmane incarne le courage face à la raison d’État.
Ses documents, désormais consultables, constituent non seulement des preuves, mais aussi une mémoire pour l’Histoire.

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